D'entrée de jeu, on pense aux tueries des écoles américaines comme on les a vues dans Eléphant de Gus Van Sant ou dans Bowling for Colombine de Michaël Moore. Ici c’est moins la tuerie qui est explorée que ce qui a poussé ce garçon doux et amical a posé un geste comme celui-là. Nulle volonté de le défendre mais de montrer à quel point le contexte sociologique peut s'avérer un élément déclencheur incontestable (C’est en tout cas le parti pris de l’auteur). C'est une BD grandiose de justesse même si ce n’est pas rose bonbon, on s’en doute...
16 janv. 2009
Angoulême c'est pour bientôt!...
D'entrée de jeu, on pense aux tueries des écoles américaines comme on les a vues dans Eléphant de Gus Van Sant ou dans Bowling for Colombine de Michaël Moore. Ici c’est moins la tuerie qui est explorée que ce qui a poussé ce garçon doux et amical a posé un geste comme celui-là. Nulle volonté de le défendre mais de montrer à quel point le contexte sociologique peut s'avérer un élément déclencheur incontestable (C’est en tout cas le parti pris de l’auteur). C'est une BD grandiose de justesse même si ce n’est pas rose bonbon, on s’en doute...
LES PAGES ROSES, Teodoro Gilabert, Buchet Chastel
MON ROI MON AMOUR, Robert Pagani, Table ronde
PALESTINE, Hubert Haddad, Zulma
Auteur foisonnant, Hubert Haddad signe cette année un magistral roman qui a reçu en octobre le Prix des Cinq Continents. L’histoire est celle de Cham, un jeune soldat israélien, capturé par un commando palestinien. Laissé pour mort, il est recueilli à Hébron en Cisjordanie par une veuve et sa fille, Falastin. Amnésique et sans papiers, Cham va prendre l'identité de Nessim, le frère mort de Falastin, auquel il ressemble trait pour trait. D'Israélien, il va donc devenir Palestinien… Le livre d’Hubert Haddad est un récit fondamentalement humaniste qui prône la nuance et dénonce les excès des deux camps dans le terrible conflit israélo-palestinien. D’un point de vue strictement narratif, le roman nous entraîne dans une intrigue qui est intelligemment menée, il y a une belle intensité dramatique portée par une écriture poétique qui charrie beaucoup d’émotion. Et puis le changement d’identité du héros permet une belle histoire d’amour : un amour impossible à la Roméo et Juliette, non pas entre deux familles ennemies mais entre deux peuples ennemis.
LE SOLILOQUE DE L’EMPAILLEUR, Adrien Goetz et Karen Knorr, Le Promeneur
Voici un ovni dans le paysage littéraire. Adrien Goetz est surtout connu pour ses romans historiques (autour de la peinture le plus souvent) comme La Dormeuse de Naples, Une petite légende dorée ou plus récemment Intrigue à l’anglaise. Il s’associe ici avec la photographe et plasticienne allemande Karen Knorr pour réaliser cet ouvrage raffiné paru aux Editions le Promeneur dans la collection le Cabinet des Lettrés (fort jolie collection soit dit en passant, que l’on doit à Patrick Mauriès). Le livre présente des photographies animalières réalisées dans les salons du musée français de la Chasse et de la Nature. On est donc un peu surpris au départ en feuilletant l’ouvrage : on découvre des photos de cerfs en train de se battre sur un parquet en point de Hongrie ou d’un lièvre tapi devant une cheminée Louis XVI !... Et puis en lisant la nouvelle, on comprend mieux : le narrateur est un vieil empailleur qui raconte l’histoire de sa vie et de son amour pour l’artisanat de haut vol (puisqu’il est considéré comme l’un des meilleurs naturaliste de son temps). Le bonhomme au demeurant est plutôt sympathique. Le récit est stylisé. Jusque là on se régale. Et puis, l’air de rien, le texte bascule vers l’irrémédiable. Adrien Goetz manie ici le suspense avec brio et suggère magistralement l’horreur...
MA DOLTO, Sophie Chérer, Stock (collection bleue)
BAMBI BAR, Yves Ravey, Editions de Minuit
LES PETITS ARRANGEMENTS, Claude-Inga Barbey, D’autre part
COMME UNE MÈRE, Karine Reyssset, Olivier
EMILY OU LA DÉRAISON, Jean-Pierre Milovanoff, Grasset
ITSIK, Pascal Roze, Stock
OÙ ON VA, PAPA ? Jean-Louis Fournier, Stock (collection bleue)
TRIPTIQUE DE L'ONGLE, Bernard Comment, Joca Seria
Ce petit volume se lit d’une traite et est pour le moins original : sans avoir l’air d’y toucher, le livre met le doigt sur les dérapages de l’art contemporain et sur les dérives d’une société qui prêterait ses chômeurs pour le bien de l’art. Des choses politiquement incorrectes qui sont ici banalisées et qui du coup deviennent tout à fait grinçantes. Et puis ce triptyque permet de confronter trois points de vue qui fonctionnent en écho, ce qui donne une épaisseur amusante au propos.