30 nov. 2011

Premier roman belge


Si tu passes la rivière, Geneviève Damas, Luce Wilquin, 114 pages
Premier roman de la Belge Geneviève Damas, Si tu passes la rivière nous entraîne dans un univers rural et socialement défavorisé. Si l’écriture peut décontenancer de prime à bord, elle cadre parfaitement avec le milieu qu’elle décrit : garde-cochon sensible et mal-aimé, François Sorrente aimerait retrouver les traces de sa mère disparue peu de temps après sa naissance. Il aimerait également comprendre pourquoi son père lui interdit de franchir la rivière et pourquoi sa sœur a fui la ferme familiale. Pour répondre à toutes ces questions, le jeune garçon se lie d’amitié avec le curé du village et décide d’apprendre à lire en cachette pour ne pas attirer les moqueries de son père et de ses frères. Fable sur les gens simples, le roman de Geneviève Damas s’intéresse à des thématiques aussi variées que l’adoption, l’amitié ou la recherche de la vérité. Il comporte une riche dimension romanesque : on est dans de la « vraie fiction », loin des romans psychologiques et nombrilistes qui inondent le marché du livre. Un auteur à suivre.

22 nov. 2011

Club de lecture

Club de lecture pour adulte à la Bibliothèque de La Hulpe ce 25 novembre à 19h30!

http://bibliolahulpe.zzl.org/?paged=2

Baby-sitting


Premier chagrin, Eva Kavian, Mijade, 189 pages

Eva Kavian a une plume redoutable pour débusquer les émois adolescents, pour traquer les joies et les chagrins de cet âge compliqué, pour dépeindre le monde de l’enfance avec pertinence et tendresse. Dans son dernier roman pour adolescent, Premier chagrin, elle nous raconte l'histoire de Sophie. Gamine délurée, celle-ci décide de faire du baby-sitting. Elle répond à une petite annonce et découvre avec étonnement que c’est une grand-mère et non une jeune mère qui a posé l’annonce. Par le biais de la rencontre entre cette vieille dame et la jeune fille, Eva Kavian nous amène à réfléchir à des sujets aussi sensibles que la maladie, la mort, les conflits familiaux, le pardon et les relations intergénérationnelles. Elle le fait avec brio et humour. Un livre à mettre entre toutes les mains.

12 nov. 2011

La grande Colette


L’aimer ou le fuir, Delphine de Malherbe, Plon, 124 pages
Que faire quand on a 47 ans et qu’on tombe amoureuse de son beau-fils de 17 ans ? L’aimer ou le fuir ? C’est la question lancinante que se pose l’écrivain Colette lorsqu’elle s’éprend du fils de son second mari de 30 ans son cadet. Dans un mélange de faits réels et de fiction, Delphine de Malherbe tente de comprendre la personnalité de Colette face à ce choc amoureux et face à l’ensemble de son passé. Elle s’approprie l’âme de Colette, quitte à ce qu’on ne sache plus très bien à qui on a affaire: aux pensées de Colette ou à celles de Delphine de Malherbe ? Si certains puristes pourront être gênés par cette volonté d’interprétation, la majorité des lecteurs y verront un parti-pris bienveillant et un désir d’approcher au plus près cette grande artiste.